5 astuces pour mieux mémoriser ses cours

  • 05 Juillet 2024
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Vous ne parvenez à retenir vos cours qu’après de longues et pénibles heures d’efforts ? Vous éprouvez des difficultés à retenir ce que racontent vos professeurs ? Peut-être n’avez-vous pas acquis la bonne méthode de mémorisation. Sachez que pour réussir dans vos études, « apprendre par cœur » ne suffit pas. Vous devez maîtriser différentes techniques de mémorisation. Le présent article vous livre 5 astuces pour mieux mémoriser vos cours, et ce, sans trop souffrir.

 

Fonctionnement du cerveau : comment mémorise-t-il les informations ?

L’organe complexe qu’est le cerveau ne garde en mémoire que les informations qu’il juge importantes. Et malheureusement, vos cours ne font pas partie de ses priorités. Toutefois, il est possible de remédier à cela. Avant d’aborder les différentes techniques de mémorisation, comprenez tout d’abord comment votre cerveau fait le tri entre ce qu’il décide de garder et ce qu’il choisit d’oublier.

 

Le cerveau retient les informations s’il peut faire des liens

Le cerveau est plus à même de retenir une information s’il la revoit fréquemment et qu’il peut la relier à un de vos souvenirs. Si vous éprouvez des difficultés à mémoriser vos cours théoriques, c’est précisément parce que votre cerveau n’arrive pas à les rattacher à une réalité concrète.

 

Si, à titre d’exemple, on vous demande de retenir « Iéna 1806 », vous allez probablement l’oublier d’ici quelques heures puisque cette information ne veut rien dire pour vous. Par contre, si on vous dit qu’il s’agissait d’une « bataille remportée par Napoléon Bonaparte à Léna en 1806 et qui lui a permis de s’emparer de l’actuelle Allemagne », l’information « Iéna 1806 » va s’insérer plus efficacement dans votre mémoire. Elle s’intègre en effet avec les autres connaissances que vous possédez déjà : Napoléon, Allemagne, etc. Et parce que votre cerveau a réussi à lier cette nouvelle information, vous allez pouvoir la retenir plus facilement. Un peu plus bas dans l’article, vous allez apprendre à réaliser des associations artificielles entre différents types d’informations pour pouvoir les mémoriser efficacement.

 

Le cerveau retient facilement les informations chargées en émotions

Vous vous demandez pourquoi vous mémorisez mieux votre série préférée que vos cours de métaphysique ? Pour le cerveau, les informations chargées en émotions sont forcément importantes. Il mémorisera mieux les passages de votre série préférée plutôt que vos cours de métaphysique. Les informations en question seront durablement sauvegardées en souvenir. Pour mieux mémoriser vos cours, vous devez donc maîtriser certaines techniques qui vous permettront de mieux traiter les informations « froides ». Voici nos 5 astuces.

 

1. Regrouper les informations « froides » par catégorie

Lorsque vous réalisez une tâche qui implique de retenir activement en mémoire des informations, vous faites usage de votre mémoire de travail (ou mémoire immédiate). Cette dernière trie les informations utiles et inutiles sans vous consulter au préalable. Et dans le processus de mémorisation, elle ne retient en général que quelques éléments nouveaux (5 à 9 selon les personnes).

 

Pour mieux mémoriser une liste dans le cadre de votre apprentissage, choisissez de regrouper les mots qui la composent en catégories cohérentes.  Plusieurs formes sont possibles :

 

  • catégorisation par thème (les mammifères d’un côté, les ovipares de l’autre par exemple)
  • catégorisation par première lettre (rassembler dans une même catégorie les mots qui commencent par A, puis ceux qui commencent par B, etc.)
  • catégorisation par racine (racines latines, grecques, etc.).
  • catégorisation par couleur.

 

Cette démarche vous permettra de travailler en « poupée russe » : vous pouvez classer les informations en plusieurs catégories, puis subdiviser chaque catégorie en plusieurs sous-catégories, et ainsi de suite. Ici, lorsque vous faites appel à votre mémoire pour vous souvenir de vos cours, vous allez avoir une image des classements par catégorie. On parle ici de « Mind map » (carte mentale en français). Il vous aidera à mieux retrouver dans votre mémoire les informations que vous recherchez.

 

Exemple concret

Si par exemple, vous devez aborder un cours d’Histoire sur la thématique des avancées et découvertes de la Révolution industrielle, vous pouvez les regrouper en plusieurs catégories : sciences, transports, architecture, peinture, etc. Chaque catégorie sera par la suite divisée par pays (France, Allemagne, Italie, etc.). Sachez que ce travail de mise en catégorie représente déjà un premier effort de mémorisation. Le processus demandera à votre cerveau de réfléchir à des points de convergence pour qu’il y ait cohérence.

 

2. Les indices récupérateurs personnels : le processus de mémorisation par association

Entraînez votre cerveau à réaliser des associations d’informations lorsqu’il doit recevoir de nouveaux éléments. Ces associations d’informations sont appelées : des indices récupérateurs. Ils sont propres à chaque personne. Dès que le cerveau est en présence d’un indice récupérateur, il peut tirer le fil des idées qui lui sont attachées.

 

Le cerveau utilise ces indices récupérateurs pour gagner de la place dans la mémoire de travail. En créant volontairement ces indices récupérateurs, vous aurez un support d’apprentissage pour retenir avec efficacité vos cours. Choisissez des indices personnels ou bien humoristiques. Plus ils vous parleront, et plus les souvenirs remonteront plus facilement.

 

Après avoir choisi l’indice récupérateur, symbolisez le tout sous forme de dessin. Si possible, optez pour un dessin que vous avez réalisé vous-même (nul besoin qu’il soit parfait).

 

Exemple de création d’indices récupérateurs

Dans l’exemple qui suit, vous allez essayer de mémoriser les 3 sortes d’opsines, ces récepteurs des pigments dans les yeux. Il en existe 3 sortes :

 

  • l’opsine S (« S » pour « Short ») ou bleue
  • l’opsine M (« M » pour « Middle ») ou verte
  • l’opsine L (« L » pour « Long ») ou rouge.

 

Voici un exemple d’indices récupérateurs que vous pouvez utiliser pour les 3 sortes d’opsines :

 

  • Schtroumpf pour l’opsine « S » (un Schtroumpf est petit et bleu, d’ailleurs le mot commence par S)
  • Menthe pour l’opsine « M » (un brin de menthe de taille moyenne)
  • Langue pour l’opsine « L ».

 

Les indices récupérateurs sont modulables à l’infini, à vous de trouver des associations qui vous conviennent.

 

3. Ériger un palais de mémoire

Ériger un palais de mémoire consiste à créer une image mémorable efficace dans le but de mieux retenir les informations. Comment faire ? Vous devez exagérer la représentation (utilisez le superlatif : fromage immense, une très belle femme, etc.). Faites preuve de créativité en invitant les couleurs, les mouvements et les odeurs dans la description. Soyez humoristique, créez des scénarios abracadabrantesques. Et pour renforcer l’efficacité du palais de mémoire, choisissez des faits qui vous inviteraient presque à recréer la scène avec des gestes.

 

4. La règle 1/1/1

Lorsque le cerveau fait face au même type d’information dans une même journée, il reçoit un signal d’intérêt/d’utilité. Il sera donc plus à même de mémoriser l’information en question. La règle 1/1/1 (1 jour / 1 semaine / 1 mois) consiste ici à dire au cerveau que le nouvel élément est digne d’être conservé. Pour l’appliquer, voici la marche à suivre :

 

  • 1 Jour : vous revoyez l’information 2 fois (ou plus) dans les 24 heures. Vous pouvez par exemple relire vos cours une fois à la maison. Ici le cerveau considérera l’information comme utile et la conservera pour 1 semaine
  • 1 semaine : vous revoyez le même cours au bout d’une semaine (2 fois ou plus). Le cerveau se dira que l’information est vraiment utile. Il va donc la conserver pendant 1 mois.
  • 1 mois : consultez de nouveau le même cours au bout d’un 1 mois pour que votre cerveau la conserve pendant les 6 prochains mois.

 

Si vous souhaitez fournir moins d’efforts dans la mémorisation de vos cours, il vous suffit de les relire. Et pour gagner en efficacité, utilisez les techniques de catégorisation des informations, les indices récupérateurs et le palais de mémoire.

 

À la fin de la journée, ayez également l’habitude de réaliser des « Sketchnote ». Il s’agit ici de faire un résumer des cours de la journée en partant des indices récupérateurs. Utilisez le minimum de place : une feuille A4 à titre d’exemple. Coupez la feuille en plusieurs cases et en fonction des matières que vous avez vues. Dessinez sur les côtés vos indices récupérateurs personnels.

 

5. Participez, notez et reformulez pendant et après vos cours

Les nouvelles informations passent de la mémoire de travail à la mémoire à long terme. Le processus de mémorisation se fait par connexion. Lorsque vous vous mettez à penser, vous faites appel à la mémoire à court terme dans l’objectif de trouver des informations qui ont été stockées dans la mémoire à long terme. Et plus le même réseau de neurones est utilisé, plus il se stabilisera. Et au contraire, s’il n’est pas assez sollicité, les neurones finissent par se déconnecter.

 

Pour solliciter en permanence votre cerveau : participez pendant les cours, notez le maximum d’informations et reformulez-les avec vos propres mots.

 

La participation

Pour participer en classe, vous devez émettre une question ou un avis sur le sujet abordé. Dès qu’une idée vous vient en tête, n’hésitez pas à en parler avec votre professeur. Votre participation active facilitera l’aller-retour entre votre mémoire de travail et la mémoire à long terme.

 

Les notes

Lorsque vous comprenez quelque chose, prenez directement des notes sur une feuille. Elles peuvent prendre la forme d’un dessin, d’acronyme, d’indice récupérateur, etc. En prenant des notes, vous évitez l’effacement prévisible de l’information dès que vous abordez autre chose.

 

La reformulation

À la sortie du cours, ayez l’habitude de prendre 5 à 10 minutes pour reformuler ce que vous avez vu en classe. Utilisez vos propres mots pour résumer les éléments utiles, les points principaux, etc.

 

Technique de mémorisation des informations complexes

Les informations froides qui utilisent des termes complexes sont particulièrement difficiles à retenir. Pour mémoriser ces types d’éléments, vous pouvez avoir recours à la technique d’association.

 

Exemples tirés d’une expérience d’un étudiant en histoire

Disons que vous devez retenir l’information suivante : « Le concile de Constance a été convoqué à Constance de 1414 à 1418 par l’antipape Jean XXIII et l’empereur Sigismond 1er. Il affirme la supériorité du concile sur le pape ».

 

Cet élément de l’histoire vous laissera certainement perplexe si vous n’avez pas suivi des cours spécifiques. Mais cela importe peu, grâce à la technique de mémorisation des informations complexes, vous allez pouvoir le mémoriser.

 

Étape 1 : commencez par comprendre le terme « concile ». En effectuant vos recherches sur Google par exemple, vous allez comprendre qu’il s’agit d’une assemblée d’évêques qui se réunit en un même lieu afin de débattre sur des questions importantes. Ici pour pouvoir retenir la définition, vous devez imaginer des évêques portant leurs habits religieux et discutant entre eux sur des cils géants.

 

Étape 2 : associez les autres éléments portant sur ce concile à une image, et faites interagir les images entre elles :

 

  • le terme « Constance » (le nom d’une ville) à titre d’exemple peut être associé à un lac allemand. Ce dernier servira d’image pour la ville
  • l’empereur Sigismond (le nom en soi est assez drôle), phonétiquement vous obtenez « Ci-git ce mont ». L’image renvoi ici à un tombeau au somment d’un mont
  • quant aux dates : 14-18, vous noterez qu’il s’agit de la Première Guerre mondiale.

 

Étape 3 : Mixez maintenant toutes les images ensemble (à l’instar des animations cartoon). Vous obtiendrez ici : « un œil géant avec des évêques sur les cils qui veut écraser le pape. Il traverse le lac de Constance pour se réfugier derrière un tombeau qui se trouve sur le mont Ci-git. Et c’est à partir de là qu’il provoque l’obus. »

 

La technique d’association vous permet de gagner du temps dans la mémorisation de l’information

Quelle que soit la complexité de l’information à mémoriser (dates, noms difficiles, concepts inconnus, etc.), il vous suffit de l’associer à certaines images drôles et personnelles pour pouvoir les retenir efficacement.

 

Au départ, vous aurez certainement du mal à imager les faits. Mais au fur et à mesure de pratiquer cette technique de mémorisation, vous gagnerez en efficacité. Avec l’habitude, dès que votre cerveau reçoit une nouvelle information, il recherchera automatiquement des associations drôles, délirantes et absurdes. Cette technique vous évitera le bourrage de crâne qui consiste à « apprendre par cœur » des informations ennuyeuses. Sachez que même si vous retenez ces dernières sur le coup, vous les oublierez d’ici quelques jours.

 

Vous voulez en savoir plus ?

  • La mémoire: Le guide complète pour apprendre à mieux retenir – Thomas Ali
  • Boostez votre mémoire: Mémorisez l'impossible en vous amusant – Jean-Yves Ponce