Comment apprécier la solitude ?

  • 05 Juillet 2024
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« La solitude est une chose amusante, telle une autre personne que vous laissez vous tenir compagnie après un certain temps ». À travers ce passage, la romancière américaine Ann Parker a vraisemblablement trouvé la meilleure façon d’apprécier la solitude. De telles réflexions sont toujours inspirantes certes, mais elles n’excluent pas souvent la peine rattachée au sentiment d’être seul. Voici comment vous pouvez apprécier la solitude autrement, et même en tirer profit !

 

Comprendre la solitude pour mieux l’apprécier

Le stéréotype du vieil homme solitaire et grincheux est souvent repris dans les livres pour reproduire les tempéraments d’une personne seule. La science a d’autant plus démontré que cette solitude peut nous entraîner dans un réel piège psychologique : celui du sentiment d’isolement. En voulant être seuls, nous érigeons systématiquement un enclos imaginaire, et dans lequel nous souhaitons nous enfermer en toute conscience.

 

Pourtant, être seul et ne pas en profiter ne doit pas paraître comme étant une « condamnation à mort » sociale. Cela peut en effet produire des avantages psychologiques fructueux, dont certains peuvent nous aider à prévoir davantage de solitude dans notre avenir. La solitude peut alors être à l’origine de plus grandes choses, comme découvrir nos propres émotions, éviter des relations nuisibles, être plus productif, ou même la meilleure façon de ne rendre des comptes à personne. Nous sommes ainsi en mesure d’entreprendre librement ce que nous voulons faire.

 

Comment apprécier la solitude autrement ?

S’il existe plusieurs façons de vivre la solitude, les raisons formulées ci-après nous aideront certainement à l’apprécier d’une tout autre manière. Une chose est sûre : notre rythme de vie nous empêche clairement de nous retrouver seuls. Pire, cette quête de solitude est devenue quasiment un défi au quotidien. Alors, pourquoi ne pas en profiter tant que nous sommes seuls, et découvrir ce que la solitude peut nous apporter de bien ?

 

#1 La solitude nous fait découvrir nos vraies émotions, pas celles que l’on veut montrer aux autres

Une fois que nous sommes entourés d’autres personnes, nous devons souvent partager leurs émotions, donc faire des compromis. Malheureusement, et pour bon nombre de raisons, nous n’accordons pas assez de temps pour découvrir nos propres émotions. C’est pourquoi le calme apporté par la solitude apaise notre esprit. Cette tranquillité réduit considérablement la manifestation et l’intensité des symptômes physiques (stress, anxiété…) qui sont liés à nos différentes activités.

 

Ainsi, nous devons nous donner une idée de ce que nous ressentons au fond de nous-mêmes. Ce sont nos vraies émotions personnelles, celles que nous ne voulons pas montrer aux autres. La solitude est l’occasion de nous donner une meilleure idée de nos émotions, et surtout d’aller à leur rencontre, notamment celles qui nous rendent tristes, heureux, bouleversés… D’ailleurs, nous éprouvons une autre expérience similaire lorsque nous sommes seuls : nos capacités d’observation augmentent et nous permettent de remarquer des détails autour de nous. Ces détails, nous les avons toujours ignorés, comme ces jeux de lumière du soleil au plafond, ou bien ces feuilles qui flânent majestueusement dans l’air par une journée venteuse. Et, c’est ainsi pour la recherche et la compréhension des vraies émotions.

 

#2 N’étant pas dérangés, nous sommes plus productifs

De manière générale, les choses que nous désirons faire le plus ne sont pas toujours celles que veulent les autres. Lorsque nous sommes en présence d’autres personnes qui communiquent autour de nous, il est difficile d’organiser nos pensées. Tout le monde requiert notre attention, si bien que nous finissons par décider uniquement ce qui est le plus pertinent à ce moment précis. Or, ce n’est pas ce que nous voulons, mais c’est ce qui a été décidé, puisque nous n’avons pas eu le temps d’assimiler ce qui est le plus important.

 

Profitons de notre solitude pour produire le plus possible et réaliser ce que nous voulons vraiment faire. Pensons uniquement à notre objectif en sachant que personne ne nous dérangera. À ce moment-là, nous sommes le seul et unique centre de notre attention. Cela peut être une activité sérieusement productive, avec, à la clé, beaucoup de potentiels de croissance.

 

#3 Apprendre à se connaître permet de mieux donner aux autres

Tout individu vivant en société a besoin d’accorder du temps pour lui-même et pour les autres. Si nous découvrons un jour que nous n’aimons pas finalement ce que nous faisions avec nos amis, ce n’est pas une raison pour renoncer à les voir, ou à cesser toute autre activité avec eux. Il nous faut par conséquent apprendre à nous connaître mieux, à identifier ce que nous voulons réellement obtenir, et ensuite à le partager avec les autres.

 

Un moment de solitude est sûrement le créneau parfait pour nous demander ce qui nous fait le plus mal, puis faire savoir aux autres ce qui pourrait nous procurer du bonheur ou du bien-être. Si par exemple, suite à une dispute avec une personne, nous ressentons après une réflexion personnelle qu’un simple texto d’excuse est insuffisant, nous sommes facilement disposés à prendre le temps de le voir et à lui parler directement.

 

#4 La solitude ôte toute pression, sachant que nous n’avons de compte à rendre à personne

Être seul nous permet de laisser notre corps dicter le rythme de notre journée. Nous fixons nous-mêmes quand faire une sieste, quand manger ou quand écrire. Nous pouvons regarder la télévision, écouter de la musique comme bon nous semble. Il faut savoir que l’idée d’une solitude terrifiante peut être modifiée. Nous pouvons en effet passer du temps à réaliser des choses innovantes qui dépassent notre propre capacité ou notre imagination en étant seuls.

 

En pratique, il faudra nous accorder au moins une heure par semaine pour être complètement seul. Cela ne signifie pas conduire une voiture ou passer du temps sur les réseaux sociaux. Être seul signifie rester assis et réfléchir, travailler sur des passe-temps ou visiter des endroits que nous fréquentons peu. Nous sommes le seul à qui nous devons rendre des comptes. C’est ainsi que nous serons en mesure de profiter pleinement de l’expérience.

 

# 5 Être seul permet de se faire confiance sans devoir demander l’approbation des autres

Nous disposons tous d’un jardin secret qui nous permet d’entretenir notre personnalité et surtout notre confiance. Souvent, nos expériences individuelles nous amènent à penser que les plaisirs coupables que nous nous sommes accordés peuvent être les meilleurs : chanter pour nous-mêmes dans la salle de bains, regarder un dessin animé pour enfants ou essayer d’apprendre une nouvelle technique pour laquelle nous ne sommes pas très doués. Comme nous ne sommes pas enclins à partager ces petites habitudes personnelles et intimes avec les autres, nous arrivons ainsi à prendre seuls nos décisions sans demander l’approbation des autres. Si nous avons toujours été la personne qui a besoin d’une validation ou d’une main à tenir lorsque nous nous lançons dans un nouveau projet, une période de solitude peut être l’occasion de mettre fin à cette habitude.

 

Conclusion

À « forte dose », la solitude peut nuire à toute personne, sauf qu’elle peut nous faire prendre conscience à quel point nous dépendons des autres, de leur approbation ou de leur attention. Aller vers les autres peut être une chose assez effrayante à penser. Pourtant, franchir ce pas peut réellement nous être bénéfique selon la manière dont nous nous en servons. Si nous ressentons à certains moments que notre solitude nous empêche de nous épanouir, c’est peut-être l’occasion de tisser de nouvelles relations avec nos proches. Il serait grand temps de renforcer notre croissance personnelle et de découvrir d’autres aspects de notre vie que nous avons toujours négligés.

 

Vous voulez en savoir plus ?

Si vous souhaitez approfondir le sujet, voici quelques ouvrages intéressants sur la solitude pour vous inspirer :

  • « Psychologie de la solitude », Gérard Macqueron, éditions Broché, 2009
  • « Un sentiment de solitude », Monique de Kermadec, éditions Albin Michel, 2017
  • « Vivre une solitude heureuse », Marie Borrel et Moussa Nabati, éditions Hachette Pratique, 2010