La mort est souvent aperçue comme un destin tragique, bien que nul ne puisse y échapper. Si les pathologies directement liées à cette phobie se font rares, la crainte de la mort est cependant présente chez bon nombre d'individus. Pour certains, la peur de la mort peut même être un facteur limitant et altérant la vie quotidienne. Apprenez donc à surmonter la peur de la mort, pour améliorer votre bien-être, pour être en paix, et pour mieux vivre.

 

Reconnaitre la thanatophobie

La thanatophobie, ou la peur de la mort est un phénomène qui touche un grand nombre d’entre nous. Avoir peur de mourir est naturel. Mais pour certains, cette crainte affecte les habitudes et modes de vie de tous les jours. Bien que la plupart des gens ressentent généralement un certain degré d'inconfort lorsqu'ils sont confrontés à la réalité de la mortalité humaine, cette inquiétude ne constitue pas forcément une thanatophobie.

 

La thanatophobie incite à se concentrer intérieurement sur la perte de sa vie, et non à s'inquiéter de la mort d'autrui. Le fait de craindre une maladie ou un accident pouvant entrainer la mort d'une personne que vous aimez, comme votre enfant, votre conjoint, un parent ou un ami, ne constitue pas une thanatophobie. Il est plutôt question de nécrophobie lorsque vous craignez la mort de l’un de vos êtres chers.

 

La thanatophobie a un impact dans votre vie quotidienne. Se sentir mal à l'aise vis-à-vis des personnes endeuillées pendant les funérailles ou l'inhumation est courant, et ne constitue pas une thanatophobie. D'un autre côté, refuser de quitter votre maison ou votre appartement pour faire les courses par peur que quelque chose ne vous tue pourrait indiquer un problème psychologique.

 

Pourquoi avons-nous peur de la mort ?

Le degré de votre phobie varie en fonction de vos croyances religieuses, votre âge, vos expériences liées à la mort, et bien d’autres facteurs encore. La peur de la mort s’installe petit à petit, et les raisons qui conduisent à cette phobie sont multiples.

 

Dès l’enfance

Si l’enfant fait face à la mort de l’un de ses proches dès son plus jeune âge (2 ou 3 ans), il pensera tout simplement que la personne décédée s’en est allée vers un autre endroit. C’est vers l’âge de 7 ans que l’idée de la mort proprement dite surgit chez l’enfant. Il commence alors à se poser de nombreuses questions. La peur de la mort fait ainsi suite aux diverses préoccupations qui s’installent.

 

Le décès d’un proche

Le décès d’un de nos proches est également un facteur déclencheur de la peur de la mort. A ce moment-là, nous nous disons que nous pouvons, et allons, nous aussi mourir. Les craintes qui en découlent peuvent même conduire à la dépression.

 

La peur de quitter ses êtres chers

Vouloir rester en vie pour les personnes qui vous entourent est tout ce qu’il y a de plus normal. Mais dans certains cas, en pensant à votre propre mort, vous ressentez un sentiment de trahison envers vos proches, des sensations d’inachevé, etc. Vous pouvez également penser que, pour mourir en paix, il vous faut avoir tout dit, tout réglé, tout réunifié. Et tant que des conflits résident avec vos proches, votre angoisse par rapport à la mort grandit. Vous évitez alors les situations qui risquent de causer votre décès prématurément telles que les voyages en voiture, en avion ou en bateau.

 

La peur de la souffrance

Dans certains cas, vous avez plus peur de la façon dont vous allez mourir, que de la mort en elle-même. Vous redoutez tant la souffrance, ce moment entre la vie et la mort, où vous sentez que vous êtes sur le point de mourir. Vous penserez alors qu’il serait mieux pour vous de mourir d’une crise cardiaque soudaine, dans votre sommeil, etc. En résumé, vous préférez éviter une agonie lente qui vous laisserait le temps de ressasser votre vie et de ressentir une grande souffrance.

 

La xénophobie

Dans d’autres cas, vous n’avez pas peur de la mort proprement dite, mais de ce qui s’en suit. La peur des aspects inconnus de la mort, également appelée nécrophobie, touche également de plus en plus de personnes.

 

Comment surmonter la phobie de la mort ?

Être intellectuellement conscient que la mort nous attend tous, et en faire l’expérience (par le décès d’un proche par exemple) sont deux choses totalement différentes. Trop souvent, la mort semble être un sujet très abstrait, jusqu’au moment où elle vous touche. Mais, quelle que soit la raison qui vous pousse à avoir peur de la mort, vous pouvez apprendre à vous en libérer.

 

• Solution n°1 : comprenez votre phobie

Pour être capable de surmonter votre peur de la mort, il vous faut la comprendre, puis trouver les solutions adéquates pour la vaincre.

 

Observez la fréquence de surgissement de votre peur de la mort et prenez-en note. Repérez les situations qui vous poussent à avoir peur, à ressentir de l’anxiété liée à la mort, et les situations durant lesquelles votre peur surgit. Répondez aux questions suivantes : qu’étiez-vous en train de faire lorsque l’anxiété a eu lieu, où étiez-vous, etc. Prenez soin de n’omettre aucun détail. En ayant conscience des éléments qui déclenchent votre peur, vous serez plus à même de trouver la meilleure solution pour la surmonter.

 

• Solution n°2 : n’y réfléchissez pas trop

La mort peut provoquer des pensées effrayantes, puisque vous êtes confronté à la limite de la vie. En attendant d’avoir les réponses à vos questions sur la mort, essayez de vous concentrer sur les situations que vous êtes en mesure de maîtriser. Lâchez prise par rapport aux évènements qui se passent dans votre vie et qui sont au-delà de votre contrôle. Évitez le « et si » et toutes les pensées négatives. En d’autres termes, chassez loin de vous toutes les pensées stériles et dites-vous que tout le monde va mourir, un jour ou l’autre.

 

• Solution n°3 : vivez l’instant présent

Concentrez-vous pleinement sur le présent et mettez de côté les angoisses de la mort. La mort appartient au futur, à l’inconnu. Vivez pleinement chaque seconde de votre vie et savourez chaque instant. Occupez-vous, trouvez-vous quelque chose d’intéressant à faire.

 

• Solution n°4 : faites des projets

Prenez votre vie en main et organisez des projets. Même si vous êtes retraité, trouvez quelque chose qui vous passionne et planifiez sa réalisation. Notez vos projets, les endroits que vous voulez visiter, vos rêves… et trouvez des moyens de les concrétiser.

 

• Solution n°5 : optez pour des activités apaisantes

Au lieu de vous laisser envahir par l’angoisse liée à la mort, trouvez des activités qui vous apaisent. Il peut s’agir de vacances à l'étranger, d’une longue marche dans la nature... Le voyage et la nature constituent des sources d’énergie incroyables qui ont la capacité de très vite vous apaiser, profitez-en.

 

• Solution n°6 : prenez soin de vous

Si vous avez peur de mourir, évitez les situations qui augmentent les risques de votre mort. Éloignez-vous des mauvaises habitudes qui accélèrent la mort telles que fumer, consommer excessivement de l’alcool, abuser des drogues, envoyer des messages ou téléphoner en conduisant, etc. Faites des exercices physiques régulièrement dans le but de rester en bonne santé.

 

• Solution n°7 : parlez de votre peur

Les spécialistes en santé mentale peuvent vous être d’une grande aide. Consultez un psychologue pour vous aider à surmonter votre phobie. Parlez également de votre phobie à ceux qui vos proches. Vous verrez que vous n’êtes pas le seul à avoir peur de mourir. Les groupes de soutien offrent également l’occasion de parler et de discuter de votre phobie. Quoi qu’il en soit, ne gardez pas votre anxiété pour vous-même, de peur qu’elle ne vous ronge de l’intérieur.

 

Finalement, ayez confiance en vous. Pour surmonter la peur de la mort, soyez persuadé que vous pouvez y arriver.

 

Vous voulez en savoir plus ?

Les ouvrages suivants parlent de la peur de la mort et proposent des solutions pour la vaincre. Prenez le temps de lire ces livres pour vous aider à surmonter votre phobie :

• « Vaincre la mort et vivre une vie meilleure », Dalaï-Lama – Broché, 2003
• « Apprendre à mourir, la méthode Schopenhauer » Irvin D. Yalom – éditions Galaade, 2005
• « La dernière leçon », Mitch Albom – Pocket 2004
• «  Ces morts qui vivent en nous », Luce Janin-Devillars – Fayard, 2005